Écriture

Une volonté sans fléchissement
Éditions Gallimard, 2008

Marguerite Yourcenar
« Une volonté sans fléchissement »
Correspondance 1957-1960


Texte établi, annoté et préfacé par Joseph Brami et Maurice Delcroix. Édition coordonnée par Colette Gaudin et Rémy Poignault avec la collaboration de Michèle Sarde.

« Une attention perpétuellement en éveil, une volonté sans fléchissement », dit la lettre du 8 janvier 1957 à Henri Godard. Ces vertus que Marguerite Yourcenar attribue à l'Hadrianus imperator sont aussi les siennes dans sa correspondance des années 1957-1960. Quelque trois cent cinquante lettres, la plupart écrites de Petite Plaisance, la petite maison du Maine ; le reste au gré des voyages : Canada, Italie, Espagne, Portugal. Partout, cependant, c'est le souci de l'œuvre qui domine, qu'il faut poursuivre et peaufiner : la correspondance de Marguerite Yourcenar ressortit au journal d'écrivain.

Mais l'écrivain n'entend se laisser dicter sa conduite par personne ; et surtout pas par le succès. Tandis qu'Hadrien s'éloigne, Marguerite Yourcenar se détourne en apparence de ce genre romanesque qui a fait sa notoriété : elle multiplie les essais les plus divers, assure leur diffusion, poursuit ses traductions de poètes grecs anciens ou modernes, s'attelle à une transposition française de negro spiritual.En même temps, elle multiplie les conférences, réagit aux livres qu'on lui envoie, confie ce qu'elle retient de ses lectures, prodigue ses conseils à de jeunes écrivains - entre en conflit avec tel de ses éditeurs -, se révèle européenne avant la lettre. D'une autre, on crierait à la dispersion : elle au contraire s'affermit en tout.

D'autant qu'en elle Zénon a repris son errance : L'œuvre au Noir mûrit lentement. Et commence à se rassembler la documentation de l'œuvre ultime : ce Labyrinthe du monde où se développera la chronique romancée des lignées familiales.

Une volonté perpétuellement en éveil, une attention sans fléchissement...
Quatrième de couverture, Éditions Gallimard

« Marguerite Yourcenar écrivait en février 1957, à propos de Mémoires d'Hadrien : “Mon désir était [...] [de] retrouver en somme, s'il pouvait, la poésie humaine de l'Histoire.”
C'est aussi la poésie humaine de Yourcenar que le lecteur cherche dans ce livre. C'est cela qui excite avant tout notre sensibilité derrière les murs implacables d'une usine. »

Nicole Casanova, La Quinzaine littéraire, No. 881, 16 au 31 mars 2008

« On constate que ce n'est pas une femme dont le métier serait d'écrire, mais essentiellement et définitivement un écrivain : toute sa correspondance traite de ses livres, de face ou de biais, et révèle une nature scrupuleuse et inflexible, un esprit honnête et intransigeant. »

Marianne Lioust, Supplément de l'Humanité, mars 2008

Extrait de la préface

CNRS